Question : Que signifie étendre le pan de son manteau sur quelqu'un ?
Réponse :
Dans Ruth 3:4, Noémi encourage Ruth à aller voir Boaz la nuit, en disant : "Quand il ira se coucher, observe l'endroit où il se couche. Ensuite va découvrir ses pieds et te coucher. Il te dira lui-même ce que tu as à faire." Ruth obéit et, au verset 9, après que Boaz lui demande qui elle est, elle lui répond ceci : "Je suis Ruth, ta servante. Etends le pan de ton manteau sur ta servante, car tu as droit de rachat."
Le terme hébreu peut aussi être traduit par "mettre sous sa protection", la traduction utilisant le terme de "vêtement" étant plus respectueuse du sens littéral. Une idée similaire est véhiculée dans Ézéchiel 16:8, où Dieu parle métaphoriquement d'Israël : "Quand j’ai repassé près de toi et que je t’ai revue, je me suis aperçu que tu avais atteint l’âge de l’amour. Alors j’ai étendu sur toi le pan de mon manteau et j’ai couvert ta nudité. Je t’ai prêté serment pour conclure une alliance avec toi; le Seigneur, l’Eternel, le déclare. C’est ainsi que tu es devenue mienne." Le contexte souligne ici le rôle de Dieu en tant qu'époux d'Israël.
L'idée de mariage apparaît également dans le contexte de l'histoire de Ruth, à la fois dans l'expression elle-même et dans la réponse de Boaz. Il répond à la demande de Ruth en déclarant : "Que l’Eternel te bénisse, ma fille, lui dit-il. Ce que tu viens de faire est une preuve d’amour envers ta belle-mère encore plus grande que ce que tu as déjà fait. En effet, tu aurais pu courir après les jeunes hommes, qu’ils soient pauvres ou riches" (Ruth 3:10). Boaz a compris que Ruth lui demandait de la prendre pour épouse. Il l'a béni d'avoir agi ainsi, reconnaissant qu'elle l'ait poursuivi lui plutôt qu'un plus homme plus jeune. Il lui a fait part de son approbation en lui offrant de l'orge et en lui promettant de lui répondre dès que possible.
Certains interprètes ont cherché à exagérer l'idée "d'étendre le vêtement" comme une avance sexuelle de Ruth envers Boaz. Cependant, plusieurs raisons rendent cette interprétation peu probable. Tout d'abord, sa demande comprend l'affirmation que Boaz avait un "droit de rachat", faisant directement écho au mariage et non à une simple relation sexeulle.
Deuxièmement, il est clair qu'elle suivait le plan que lui avait donné sa belle-mère, Naomi. Quel était ce plan ? Encourager un mariage qui assurerait à Ruth un meilleur avenir.
Troisièmement, Boaz a remercié Ruth pour sa demande et a dit qu'il s'en occuperait dès le matin en s'entretenant avec les habitants de la ville (celui qui avait la priorité de rachat avec d'eventuels témoins). En effet, tel était le cas lorsqu'il s'agissait de la veuve d'un parent israélite (Ruth 4). Il n'avait donc certainement pas l'intention de partager à tout le monde les avances de Ruth !
En y regardant de plus près, la demande "d'étendre son vêtement" dans Ruth 3 n'était pas simplement un geste symbolique ou une demande de relations sexuelles, mais plutôt une manière de demander à Boaz de l'épouser, en obéissant aux instructions de Naomi. La réponse de Boaz a finalement abouti à un mariage qui a honoré Dieu.
