Question : « Comment surmonter la douleur d'avoir été trompé ? »
Réponse :
La tromperie est une trahison de notre confiance et peut être l’une des douleurs les plus dévastatrices qui soient. La souffrance d'avoir été trompé est souvent aggravée par un sentiment de vulnérabilité et de fragilité. Elle est souvent pire que celle causée par la violence physique. La tromperie mine les fondements de la confiance.
David savait ce que c’était que d'être trompé : « Ce n'est pas un ennemi qui m'insulte : je le supporterais ; ce n’est pas mon adversaire qui s'attaque à moi : je me cacherais devant lui ; c'est toi, un homme de mon rang, toi, mon confident et mon ami ! Ensemble nous vivions dans une douce intimité, nous allions avec la foule à la maison de Dieu ! » (Psaume 55.13-15) Plus nous étions proches, plus cela fait mal d'être trompé.
Jésus a lui-même fait l'expérience de la douleur d'être trompé : la tromperie la plus scandaleuse de tous les temps était celle de Judas, qui l'a trahi pour trente pièces d'argent (Matthieu 26.15). « Même celui avec qui j'étais en paix, en qui j'avais confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. » (Psaume 41.9, voir aussi Jean 13.18) Jésus ne s'est pas pour autant laissé envahir par l'amertume, la colère et le désir de vengeance. Au contraire, après le baiser du traître, il a appelé Judas son « ami » (Matthieu 26.50).
Être trompé fait mal, mais nous pouvons surmonter cette douleur par la puissance du pardon, qui vient directement de Dieu.
Au Psaume 55, après s'être lamenté, David nous montre comment surmonter la douleur : « Quant à moi, je crie à Dieu, et l'Éternel me sauvera. Le soir, le matin, à midi, je soupire et je gémis, et il entendra ma voix. » (Psaume 55.17-18)
D'abord, nous devons crier à Dieu. Même si nous voulons nous venger de celui qui nous a trahi, nous devons remettre cela à Dieu. « Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l'insulte pour l'insulte ; bénissez au contraire. Vous le savez, c'est à cela que vous avez été appelés afin d'hériter de la bénédiction. » (1 Pierre 3.9)
Ensuite, nous devons suivre l'exemple de Jésus. Notre nature pécheresse nous pousse à « rend[re] le mal pour le mal », mais Jésus nous a appris, au contraire : « Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre. […] Priez pour ceux […] qui vous persécutent. » (Matthieu 5.39, 44) Jésus, « insulté[,] ne rendait pas l'insulte » (1 Pierre 2.23). Nous devons nous conformer à son exemple et ne pas rendre l'insulte pour l'insulte, même si nous avons été trompés. Les croyants doivent faire du bien même à ceux qui leur font du mal. [À noter que cela ne veut pas dire que nous ne devons pas faire appel à la justice des hommes en cas d'abus, d’escroqueries, etc., mais que nous ne devons pas le faire par désir de vengeance.]
Un autre moyen puissant de surmonter l'amertume d'avoir été trompé est la capacité que Dieu nous donne de pardonner. Dans pardon, il y a don. En choisissant de pardonner à quelqu'un, nous le libérons de tout désir de vengeance et nous libérons nous-mêmes de la rancœur qui nous empoisonne. Nous échangeons notre amertume et notre colère contre l'amour de Dieu et y gagnons la vie.
Jésus nous enseigne que notre amour du prochain doit être proactif : « Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis […] et priez pour ceux […] qui vous persécutent. » (Matthieu 5.44) Pardonner à quelqu'un qui a trahi votre confiance est évidemment très difficile. Ce n'est possible qu'avec l'aide de Dieu (voir Luc 18.27).
Ceux qui ont fait l'expérience de l'amour de Dieu savent ce que c'est que d'être aimé de manière inconditionnelle et imméritée. Nous ne pouvons aimer ceux qui cherchent à nous faire du mal, et prier pour eux, qu'avec l'aide du Saint-Esprit (Romains 12.14-21).