Question : Qu'est-ce que la théorie du champignon Jésus ?
Réponse :
Pour ceux qui s'obstinent à nier la résurrection du Christ, il existe peu d'options acceptables. Certaines explications alternatives sont néanmoins sincères, même si elles sont erronées. Le mythisme en est un exemple : il s'agit d'une théorie du complot qui prétend que Jésus de Nazareth n'a jamais existé, mais même les athées laïques rejettent presque universellement le mythisme. D'autres contre-propositions sont tellement bizarres et provocantes qu'elles ne sont pas prises au sérieux, même par ceux qui les suggèrent.
L'une des suggestions les plus scandaleuses est que les affirmations de la Bible concernant les miracles, et même la résurrection de Jésus, sont le résultat d'hallucinations déclenchées par des drogues psychotropes. En d'autres termes, les gens n'ont pas vu Jésus ressuscité. Ils n'ont pas vu de miracles. Ils ont simplement déliré après avoir ingéré des champignons, des produits chimiques ou des drogues.
Cette suggestion ne tient pas compte des informations disponibles. Les preuves historiques de la résurrection de Jésus sont extrêmement solides. Il est impossible de nier que, immédiatement après sa crucifixion, des personnes ont cru avoir vu Jésus vivant. De plus, ceux qui ont fait ces affirmations étaient prêts à subir le rejet social, la persécution, la torture et même la mort en conséquence. Ces croyances sont antérieures à la rédaction des Évangiles eux-mêmes. Que l'on choisisse de croire ou non en la résurrection, on ne peut raisonnablement nier que les contemporains de Jésus à Jérusalem y croyaient suffisamment pour sacrifier leur vie.
La "théorie de l'hallucination" au sens large n'a aucune sens. La croyance historique en la résurrection corporelle du Christ ne commence pas avec les évangiles ; elle commence avec les premiers croyants, bien trop tôt pour que le mythe envahisse l'histoire récente.
La nature même des hallucinations revêt une importance particulière pour les allégations concernant les champignons et les autres drogues. L'idée que des centaines, voire des milliers de personnes puissent imaginer les mêmes détails au même moment et les croire réels est tout simplement absurde.
Il est important de noter que les premiers témoins oculaires étaient suffisamment convaincus pour accepter le martyre. Les personnes qui ont des hallucinations reconnaissent presque toujours que l'événement est imaginaire, que ce soit pendant ou après. Les personnes qui ont mangé des "champignons magiques" ou pris d'autres substances savent très bien qu'elles l'ont fait, ou que d'autres le leur ont dit. Ceux qui ne peuvent pas distinguer l'hallucination de la réalité, même après coup, présentent des signes évidents de troubles psychologiques. Ce n'était pas le cas des témoins bibliques. En outre, les hallucinations sont généralement spécifiques à un sens particulier, comme la vue ou l'ouïe. Plus important encore, les expériences hallucinogènes sont purement internes, c'est-à-dire qu'elles sont produites par la psychologie et la physiologie d'une personne.
Si l'hypothèse du "champignon Jésus" était vraie, tout ce qui suit devrait être littéralement vrai :
À plusieurs reprises, des personnes ne présentant aucun autre cas de psychose ont eu des illusions vivantes d'un Jésus ressuscité. Chaque événement impliquait au moins trois hallucinations distinctes et simultanées : visuelles, auditives et tactiles. Chaque hallucination commençait et se terminait de manière si fluide que les personnes qui la vivaient ne se rendaient jamais compte qu'elles avaient des hallucinations. Ces hallucinations correspondaient si parfaitement les unes aux autres que l'apparence semblait réelle et non imaginaire.
Au cours de la plupart des événements, plusieurs personnes ont été victimes d'une hallucination exactement au même moment, de sorte qu'elles semblaient voir, entendre et toucher la même personne au même moment. Ces visions indépendantes étaient également ajustées en perspective, de sorte que chaque personne présente dans la pièce pensait voir le même événement, mais à partir de son propre emplacement physique. Des groupes de centaines de personnes ont vécu ces hallucinations coordonnées à des moments et dans des lieux différents, sans aucune contradiction dans les détails, tels que l'apparence générale de Jésus, sa voix, ses paroles spécifiques, etc. Tous ces événements se sont produits précisément quelques semaines après l'exécution de Jésus, puis se sont brusquement arrêtés.
Ces hallucinations étaient si parfaitement synchronisées et coordonnées que ceux qui les avaient vécues étaient prêts à subir la persécution, l'emprisonnement, la torture et la mort plutôt que de changer leur récit. Ils ne prétendaient pas avoir été altérés chimiquement, ils ne prétendaient pas avoir conspiré et ils ne prétendaient pas avoir simplement vu des visions "spirituelles" similaires ou des mirages. Ils étaient absolument convaincus que ce qu'ils avaient vu était réel. Il s'agissait notamment de personnes qui avaient voyagé et étudié personnellement avec Jésus pendant plus de trois ans.
C'est le point de vue qu'il faudrait adopter pour prétendre que les premiers croyants étaient sous l'emprise de psychotropes. La théorie du "champignon Jésus" suggère une série d'épisodes psychotiques cosmiquement improbables, historiquement uniques et scientifiquement inexplicables, qui ont convaincu des milliers de personnes par ailleurs normales qu'elles avaient vu, touché et parlé à un homme mort, au point qu'elles ont littéralement tout sacrifié pour en parler à d'autres personnes. Elle implique également qu'un tel événement naturel ne s'est jamais produit avant ou depuis.
Le fait que ces événements correspondent à des prophéties millénaires constituerait une couche supplémentaire à décortiquer et à expliquer.
Certains n'accepteront jamais rien d'autre que des explications naturalistes pour les récits de résurrection de la Bible. Malgré cela, la plupart des sceptiques n'accordent aucune importance aux suggestions concernant les champignons, les drogues ou les hallucinations. Ceux qui défendent de telles idées sont probablement des provocateurs qui cherchent à attirer l'attention, sans sérieusement examiner la foi.