Question
Comment les éléments du Seder de la Pâque renvoient-ils au Christ ?
Réponse
Le Seder est le dîner traditionnel auquel participent les Juifs dans le cadre de la Pâque. La commémoration annuelle de la Pâque est célébrée par la quasi-totalité de la communauté juive, liant les familles et les communautés à leurs racines juives. Chaque année, les Juifs, qu'ils soient religieux ou non, célèbrent le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob en se réunissant et en vivant le Seder de la Pâque.
Le mot hébreu Seder signifie "ordre". Le repas de la Pâque suit un ordre précis dans lequel les aliments sont consommés, les prières sont récitées et les chants sont entonnés. Chaque élément de l'assiette pascale a une signification historique spécifique liée à l'exode des Juifs d'Égypte et à leur libération de l'esclavage. Mais 1 Corinthiens 5:7 identifie Jésus-Christ comme notre Pâque ; le Seder a donc une signification néotestamentaire liée à Jésus le Messie.
Le Seder comporte plusieurs symboles forts du Christ. L'un d'eux est l'os du jarret d'un agneau, qui rappelle aux participants la fête du salut de Dieu. Lors de la dixième plaie, Dieu a demandé aux Israélites de badigeonner les montants et les linteaux de leurs portes avec le sang d'un agneau sans tache, afin que le Seigneur "passe au-dessus" de leurs maisons et préserve les vies qui s'y trouvent (Exode 12:1-13). Il s'agit d'un symbole du salut en Égypte, mais aussi d'une image de Jésus, qui était et est l'"agneau de Dieu" (Jean 1:29). Son sacrifice préserve la vie de tous ceux qui croient. Les instructions de la Pâque originelle spécifiaient que les os de l'agneau ne devaient pas être brisés (Exode 12:46), autre préfiguration de la mort du Christ (Jean 19:33).
Un autre symbole du Christ dans l'assiette du Seder est la matza, ou pain sans levain. Lorsque le peuple juif a quitté l'Égypte, il s'est précipité et n'a donc pas eu le temps de laisser lever son pain. Dès lors, la Pâque était suivie de la fête des pains sans levain, qui durait une semaine (Deutéronome 16:3). La matza présente des aspects fascinants qui donnent une image remarquable du Messie :
Par exemple, la matza est placé dans un sac appelé echad, qui signifie "un" en hébreu. Mais ce sac unique comporte trois compartiments. Un morceau de matza est placé dans chaque chambre du sac. La matza placé dans le premier compartiment n'est jamais touché, jamais utilisé, jamais vu. La deuxième matza du sac est cassée en deux au début du Seder. La moitié de la matza cassée est replacée dans le echad, et l'autre moitié, appelée Afikomen, est placée dans un tissu de lin. La troisième matza du sac est utilisée pour manger les éléments de l'assiette du Seder.
Le mot echad est utilisé dans Genèse 2:24 (l'homme et sa femme deviendront "echad", ou "une seule" chair). Il apparaît également dans Nombres 13:23, lorsque les espions reviennent de Canaan avec une grappe de raisin echad. Dans les deux cas, le mot echad fait référence à une unité complexe. De nombreux Juifs considèrent que les trois matsoth (pluriel de matza) représentent Abraham, Isaac et Jacob. Mais ils ne peuvent expliquer pourquoi ils cassent "Isaac" en deux ou pourquoi ils remettent la moitié de la matza du milieu dans le echad et gardent l'autre moitié à l'extérieur, enveloppée dans un tissu.
La signification du rituel du Seder concernant les matzohs est comprise grâce à des indices tirés du Nouveau Testament. La Trinité est représentée dans les matsoth. La première matza qui reste dans le sac pendant toute la durée du Seder représente Ha Av, le Père que personne ne voit. La troisième matza représente le Ruach Ha Kodesh, le Saint-Esprit qui habite en nous. Enfin, la deuxième matza, celle qui est brisée, représente Ha Ben, le Fils. La raison pour laquelle la matza du milieu est brisée est l'image du corps brisé du Christ (1 Corinthiens 11:24). La moitié remise dans l'echad représente la nature divine de Jésus. L'autre moitié, enveloppée dans un tissu de lin et séparée de l'echad, représente l'humanité de Jésus lorsqu'il est resté sur terre.
Le tissu de lin qui enveloppe la moitié du deuxième morceau de matza évoque le drap mortuaire de Jésus. Pendant le Seder, ce tissu de lin est caché avec l'Afikomen à l'intérieur et, après le dîner, les enfants présents le recherchent. Une fois l'Afikomen trouvé, il est gardé en guise de rançon. Une fois encore, nous constatons que ces rituels renvoient au Christ : Il était à la fois pleinement Dieu et pleinement humain, il a été brisé pour nous, il a été enseveli, recherché et ressuscité, et sa vie a été donnée en rançon pour beaucoup (Marc 10:45). Jésus est l'accomplissement de la nouvelle alliance de Jérémie 31:31, et les rituels du Seder de la Pâque en témoignent.
De même, la matza utilisée pour le Seder de la Pâque doit être préparée d'une certaine manière. Bien sûr, elle doit être sans levain, le levain est souvent assimilé au péché dans les Écritures, et Jésus est sans péché. Deuxièmement, la matza doit être rayée, les "rayures" de Jésus (ses blessures) sont ce qui nous guérit spirituellement (Ésaïe 53:5). Et troisièmement, la matza doit être percée, Jésus a été cloué à la croix (Psaume 22:16).
Les autres éléments du plat du Seder sont des rappels traditionnels de l'asservissement des Israélites aux Égyptiens. Ils sont les suivants :
Légumes (Karpas) : Cet élément, généralement du persil, est trempé dans de l'eau salée et mangé. Le karpas représente l'hysope qui était utilisée pour appliquer le sang de l'agneau de la Pâque sur les maisons des Israélites en Égypte. Dans le Nouveau Testament, l'hysope a été utilisée pour donner du vinaigre à l'Agneau de Dieu lorsque Jésus a dit qu'il avait soif (Jean 19:29). L'eau salée représente les larmes versées pendant les années amères de l'esclavage et la mer Rouge que Dieu a fendue pendant l'exode.
Herbes amères (Maror) : La consommation d'"herbes amères" est ordonnée dans l'Exode 12:8. Dans les temps modernes, il s'agit généralement du raifort, l'une des herbes les plus amères. Le maror rappelle aux Juifs qu'ils étaient incapables d'offrir des sacrifices et d'adorer Dieu, ce qui était plus amer que l'esclavage en Égypte.
Charoset (haroseth) : Le charoset est un mélange de pommes, de noix, de vin et d'épices. Il représente le mortier que les Israélites utilisaient pour construire des bâtiments pendant leur esclavage chez les Égyptiens. De tous les éléments du Seder, seule la charoset est sucrée, ce qui rappelle l'espoir de la rédemption.
Œuf dur ou rôti (Baytzah) : Traditionnellement, les œufs durs étaient consommés par les personnes en deuil, et l'œuf est mangé pendant le Seder pour rappeler aux participants qu'ils sont toujours en deuil pour la perte de leur temple. Le fait que l'œuf soit rôti évoque le rôtissage du sacrifice sur l'autel du temple.
Il y a également quatre coupes de vin utilisées à différents moments du Seder. Chacune de ces coupes de vin porte un nom : la première est la "coupe de la sanctification", la deuxième est la "coupe du jugement", la troisième est la "coupe de l'amour", et le quatrième est la "coupe de la louange". Lors de la Sainte Cène, Jésus a pris la première coupe et a promis à ses disciples que la prochaine fois qu'il boirait le fruit de la vigne avec eux, ce serait dans le royaume (Luc 22:17). Plus tard, au cours du Seder, Jésus a pris la troisième coupe (la coupe de la rédemption) et l'a utilisée comme symbole de la nouvelle alliance dans son sang (Luc 22:20). Ainsi, Jésus a accompli le symbolisme de la Pâque et a insufflé une nouvelle signification à l'ensemble de la fête.
Dans Exode 6:6, le Seigneur Dieu a promis à son peuple qu'il le sauverait de l'esclavage : "C’est pourquoi dis aux enfants d’Israël: Je suis l’Eternel, je vous affranchirai des travaux dont vous chargent les Egyptiens, je vous délivrerai de leur servitude, et je vous sauverai à bras étendu et par de grands jugements" (NEG1979). L'expression "à bras étendu" est répétée dans tout l'Ancien Testament en relation avec les commémorations de la Pâque : Deutéronome 4:34 ; 7:19 ; 9:29 ; 26:8 ; 2 Rois 17:36 ; Psaume 136:12 ; Jérémie 32:21. Est-ce une coïncidence si, dans le Nouveau Testament, le Messie avait les deux bras tendus alors qu'il nous libérait du péché et nous apportait le salut ?
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